Perspectives conjoncturelles

L’inflation atteint un point d'inflexion

Alors que la croissance et l’inflation devraient selon nous atteindre leur plus haut niveau en 2021 dans les économies développées, nous privilégions la liquidité et la flexibilité au sein de nos portefeuilles.

L’auteur

Tiffany Wilding

Économiste, Amérique du Nord

Andrew Balls

CIO mondial des placements en titres à revenu fixe

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Perspectives économiques

Ces derniers mois, la reprise économique s’est avérée inégale entre les régions et les secteurs. Aux États-Unis, cette situation a engendré l'apparition de goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement, ainsi qu’une flambée de l’inflation. Néanmoins, chez PIMCO, nous continuons de penser que les facteurs à l'origine de la récente augmentation des prix sont temporaires et nous n’avons dès lors guère modifié nos points de vue sur l’impact de la pandémie, les politiques ou la croissance économique depuis le numéro de mars de nos Perspectives cycliques.

Pour l’instant, la réaction du marché face à ces événements macroéconomiques est plutôt modérée et, malgré des risques de hausse de l’inflation, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a diminué de 25 points de base depuis la mi-mars. Toutefois, comme nous l'évoquions au cours de notre Forum cyclique de mars, il nous semble possible que l’amplification des incertitudes macroéconomiques et de la volatilité se traduise par une hausse similaire de la volatilité sur l’ensemble des marchés des actifs. Dans ce contexte, et alors que les opportunités convaincantes se font plus rares et que les valorisations sont globalement élevées, il nous semble judicieux de patienter et de donner la priorité à la liquidité et à la flexibilité de nos portefeuilles. Si les marchés venaient à réagir de façon excessive, comme ils ont tendance à le faire, nous voulons disposer de suffisamment de flexibilité pour exploiter ces opportunités.

Perspectives économiques : pandémie, politiques et croissance à leur apogée

Ces derniers mois, les données de santé publique ont suggéré que la pandémie, mesurée par le nombre de cas d’infection, avait atteint son pic au deuxième trimestre 2021. Le taux d’incidence hebdomadaire du COVID-19 a diminué au niveau mondial, passant d’environ 5,8 millions de cas par semaine mi-avril à 2,9 millions début juin. Parallèlement, après des débuts difficiles, les taux de vaccination se sont envolés dans les pays développés, qui devraient atteindre l’immunité collective dans quelques mois. En conséquence, les taux de nouveaux cas et de décès devraient continuer de diminuer à travers le monde, malgré une campagne de vaccination plus lente dans les pays émergents.

Toutefois, avec le recul de la pandémie, il semble également probable que les mesures de soutien ne soient plus renforcées davantage. Dans les pays développés, l’impulsion budgétaire, c'est-à-dire la hausse du déficit public structurel, commence à ralentir et finira par freiner la croissance au cours des mois à venir (voir Figure 1). Cette situation se concrétisera selon nous, et ce malgré tout éventuel nouveau programme de dépenses d’infrastructure aux États-Unis. La nouvelle législation d’urgence adoptée en mars 2021 en réponse à la pandémie a dopé l’économie américaine, avec des retombées positives dans le reste du monde. Toutefois, les aides financières accordées par l’État aux ménages américains, responsables de la majeure partie de l’impulsion budgétaire du premier trimestre 2021, ne seront pas renouvelées et les allocations chômage améliorées mises en place par le gouvernement fédéral devraient expirer avant la fin du troisième trimestre.

Figure 1 – Après avoir atteint un pic en 2020, les mesures de soutien budgétaire pourraient freiner la croissance économique des pays développés sur notre horizon cyclique

La Figure 1 est un diagramme en bâtons illustrant l'impulsion budgétaire annuelle aux États-Unis, au Royaume-Uni, dans l'UE, au Canada et au Japon, mesurée grâce à l'évolution pondérée par le PIB du solde primaire structurel. En 2020, l'impulsion budgétaire a bondi à 4,9 %, alors qu'elle avait oscillé entre -1,5 % et 1,5 % de 2002 à 2019. Les projections de PIMCO tablent sur une baisse de l'impulsion budgétaire à 0,9 % en 2021, puis à -4,1 % en 2022, suscitant une pression budgétaire qui se modérera dans les années suivantes.

Source : Haver Analytics et calculs de PIMCO, avril 2021. L’impulsion budgétaire des marchés développés (MD) est représentée par la variation du solde primaire structurel, pondérée par le PIB, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Union européenne, du Canada et du Japon.

De même, le resserrement des conditions financières survenu en Chine a ralenti la croissance du crédit de l’un des plus gros moteurs économiques du monde. Les banques centrales des pays développés ont quant à elles amorcé un changement de cap, soit en faisant un premier pas vers la normalisation de leurs politiques (la Banque du Canada et la Banque d’Angleterre ont par exemple commencé à réduire le volume de leurs achats d’actifs), soit en annonçant leur intention de le faire (la Réserve fédérale américaine a notamment envisagé le retrait progressif de ses mesures de soutien lors de sa réunion de juin).

Ces facteurs auront des conséquences différentes selon les industries et les régions, de sorte que la reprise de la croissance sera probablement désynchronisée dans les marchés développés en 2021. Nous pensons en revanche que le rebond laissera la place à une modération synchronisée de la croissance en 2022, qui se poursuivra néanmoins à un rythme solide et supérieur à la moyenne. Nous pensons notamment qu'après la récession et une baisse de la production économique en 2020, le pic de croissance de 2021 interviendra au deuxième trimestre aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et en Chine, mais seulement au troisième trimestre dans l’Union européenne et au quatrième trimestre au Japon.

En termes sectoriels, il est probable que le sommet atteint par la croissance de la demande laissera lui aussi la place à une reprise des dépenses consacrées aux services. La récession due à la pandémie présente de nombreux aspects uniques, et plus particulièrement l’absence de contraction de la demande de biens de consommation. Dans tous les pays développés, les consommateurs ont généralement remplacé l'utilisation de services par des achats de biens durables (voir Figure 2). Aux États-Unis, par exemple, les ventes de vélos d’appartement ont explosé tandis que les dépenses consacrées aux salles de sport ont plongé. De même, la demande d'automobiles s’est envolée tandis que les transports en commun ont été moins prisés. Et nous pourrions citer de nombreux autres exemples. Toutefois, si la consommation de biens supérieure à la tendance a dopé la reprise globale des pays développés au second semestre 2020 et au premier semestre 2021, cette croissance atteindra probablement son point culminant au deuxième ou au troisième trimestre dans le sillage du recul de la pandémie (c’est du moins ce que l’on espère) et les consommateurs réorienteront leurs dépenses vers les services.

Figure 2 – Depuis le début de la pandémie, la consommation de biens dépasse largement celle des services dans les pays développés, une tendance qui pourrait toutefois s’inverser d’ici fin 2021

La Figure 2 est un graphique linéaire comparant la consommation de biens par rapport à la consommation de services au Canada, dans la zone euro, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis, sur une base 100 au quatrième trimestre 2019. De 2014 à fin 2019, les deux types de consommation évoluaient généralement à l'unisson, avec une légère avance pour les services. Au deuxième trimestre 2020, en revanche, la consommation de services est tombée à 83, alors que la consommation de biens n'a reculé qu'à 96. Dans le contexte de la reprise économique, la consommation de biens s'est redressée pour atteindre 107 au premier trimestre 2021, devançant la consommation de services, remontée à 91 seulement.

Source : Haver Analytics et calculs de PIMCO, mars 2021. Les données agrégées des marchés développés (MD) sont fondées sur la consommation réelle moyenne, pondérée par le PIB, au Canada, dans la zone euro, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis, lorsque des données trimestrielles sont disponibles. Au Japon, nous utilisons les données nominales. Dans la zone euro, nous utilisons la consommation nominale moyenne, pondérée par le PIB, pour l’Italie, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Nous tablons globalement sur une croissance du PIB réel de 6 % dans les pays développés en 2021 (du T4 au T4), puis sur un ralentissement à moins de 3 % en 2022. Parallèlement, dans les marchés émergents, le rythme de vaccination plus lent va probablement retarder la reprise complète par rapport aux pays développés. Nous pensons que la croissance du PIB de ces régions pourrait accélérer pour atteindre 5 % en 2022 (T4/T4), après une hausse de 3,5 % en 2021.

Inflation : une hausse mais pas de spirale

L’inflation étant généralement en retard sur la croissance dans les pays développés, nous pensons également qu’elle atteindra son plus haut niveau durant les mois à venir (voir Figure 3). Le moment précis et le niveau de ce pic restent cependant incertains, principalement en raison de contraintes liées à l’offre, qui ont eu un impact plus important que prévu sur l’inflation réalisée des biens. En avril 2021, l’inflation core atteignait 1,7 % (en glissement annuel) dans les pays développés, ayant donc entièrement comblé le creux atteint en raison de la pandémie, bien que la nature des pressions inflationnistes était très différente. En effet, la hausse des prix des services était encore largement inférieure au niveau d’avant la pandémie tandis que celle des biens était nettement supérieure à ce niveau (voir Figure 4)

Figure 3 – La croissance du PIB ayant atteint un pic dans les pays développés, l’inflation pourrait bientôt en faire de même.

La Figure 3 est un graphique linéaire comparant les tendances de PIB et d'inflation core depuis 2003 au Canada, dans la zone euro, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis, l'inflation étant représentée avec un décalage de quatre trimestres. Les pics et les creux de l'inflation ont souvent tendance à suivre ceux du PIB, comme ce fut par exemple le cas pendant la crise financière mondiale de 2008-2009 et la récession induite par la crise sanitaire en 2020. Selon les estimations de PIMCO, la croissance annuelle moyenne du PIB atteindra un pic dans ces régions en 2021, avant de ralentir (tout en restant positive) en 2022. L'inflation a grimpé en flèche en 2021 et (comme expliqué dans le texte) connaîtra probablement une évolution similaire de pic puis de ralentissement à l'horizon cyclique.

Source : Haver Analytics et calculs de PIMCO, mars 2021. L’inflation core des marchés développés (MD) correspond à l’inflation core totale, pondérée par le PIB, du Canada, de la zone euro, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis. La croissance du PIB des marchés développés est calculée à partir de la valeur agrégée (en dollars américains) du PIB du Canada, de la zone euro, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Figure 4 – L'inflation core largement alimentée par les prix des biens durant la pandémie

La Figure 4 est un graphique linéaire illustrant l'inflation globale (pondérée par le PIB) des biens et services de base au Canada, dans la zone euro, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis d'avril 1999 à avril 2021. À l'exception d'une brève période au début de l'année 2010, l'inflation des services de base a été plus importante que celle des biens de base jusqu'au début de l'année 2021, qui a donné lieu à une plus forte hausse de l'inflation des biens en raison des perturbations post-pandémiques et de l'évolution de la demande.

Source : Haver Analytics et calculs de PIMCO, au 30 avril 2021. L’inflation core (biens et services) des marchés développés (MD) correspond à l’inflation core totale, pondérée par le PIB, du Canada, de la zone euro, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Une analyse plus approfondie des données révèle que l’accélération de l’inflation des biens dans les pays développés découle en grande partie de la flambée des prix des voitures d’occasion aux États-Unis. La pénurie mondiale de semi-conducteurs a davantage ralenti la production de nouvelles voitures aux États-Unis que dans les autres pays développés. L’effet des pénuries sur les prix se constate principalement dans le secteur des voitures d’occasion, en raison essentiellement de l'acquisition par les sociétés de location de voitures américaines de véhicules de seconde main pour reconstruire leurs parcs après les liquidations de l’année dernière. Des goulets d’étranglement logistiques ont également accablé le marché américain des biens : la congestion des ports de la côte Ouest et le manque de chauffeurs de poids lourds ont rallongé les délais de livraison et fait augmenter les coûts, une hausse répercutée sur les consommateurs.

Ces contraintes liées à l’offre devraient néanmoins s’atténuer en 2022, ce qui, en parallèle à une demande en biens à son plus haut niveau, freinera probablement l’inflation au second semestre 2021. De plus, avec un taux de chômage de 5,8 %, les États-Unis sont encore loin du plein emploi. Compte tenu de la situation sur le marché du travail, ainsi que d'une courbe de Phillips relativement plate (suggérant que la relation statistique entre l’emploi et l’inflation est moins forte), de prévisions d’inflation toujours bien ancrées et d'une accélération des hausses de productivité, le risque de spirale inflationniste semble lointain.

En dehors des États-Unis, les pressions inflationnistes sous-jacentes sont beaucoup moins fortes dans les autres pays développés. De fait, en avril 2021, l’inflation core s’élevait à 3,0 % en glissement annuel aux États-Unis contre environ 0,6 % dans les autres pays développés (voir Figure 5). Cet écart est apparu malgré la portée mondiale des goulets d’étranglement des chaînes d’approvisionnement, dès lors que la demande de biens aux États-Unis, stimulée par les mesures de soutien budgétaire, a également dépassé celle des autres pays développés. Toutefois, étant donné que les grands transferts budgétaires ne seront sans doute pas renouvelés et que la politique budgétaire des États-Unis devrait freiner la croissance en 2022, une baisse de l’inflation est prévisible pour l’année prochaine.

Figure 5 – Les États-Unis, principal moteur de l’inflation core des pays développés

La Figure 5 est un graphique linéaire comparant l'inflation core globale pondérée par le PIB du Canada, de la zone euro, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis par rapport à l'inflation core de ces mêmes régions sans les États-Unis, d'avril 1999 à avril 2021. Au cours de cette période, la contribution des États-Unis à l'inflation core globale a été variable, mais a augmenté en 2021. L'inflation core globale est ainsi ressortie à 1,8 % en avril 2021, contre 0,7 % si l'on fait abstraction des États-Unis.

Source : Haver Analytics et calculs de PIMCO, au 30 avril 2021. L’inflation core des marchés développés (MD) correspond à l’inflation core totale, pondérée par le PIB, du Canada, de la zone euro, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Dans l'ensemble, nous pensons que l’inflation des pays développés clôturera l’année 2021 sur un taux annuel moyen de 3 % avant de redescendre à 1,5 % en 2022, un niveau inférieur aux objectifs des banques centrales locales. Aux États-Unis, le taux de l’inflation core en glissement annuel devrait atteindre un sommet au deuxième trimestre 2021, à environ 4 %, et terminer l’année à 3,5 %, avant de revenir à 2,3 % en 2022.

L'arrêt des mesures politiques comporte des risques

Notre scénario de base pour la croissance et l’inflation comporte à la fois des risques de baisse et de hausse. La transition d'une croissance alimentée par les mesures politiques à une croissance organique pourrait s’avérer plus aisée ou, au contraire, plus difficile, que prévu. Les risques haussiers sont les suivants : 1) une accumulation importante d’épargne excédentaire des ménages alimentant un boom de la consommation plus marqué (et contribuant probablement à une hausse de l’inflation), 2) un rythme élevé d'innovations et une plus forte hausse de la productivité soutenant les bénéfices des entreprises et les salaires réels, ou 3) des conditions financières généralement accommodantes qui continuent de soutenir l'octroi de prêts et la formation de capital.

En revanche, les risques baissiers du scénario de base incluent 1) une inflation plus élevée qui comprime les marges des entreprises et érode les revenus réels des ménages, 2) une lente réallocation économique entraînant des taux de chômage de longue durée élevés ou 3) davantage de changements permanents en ce qui concerne les préférences des ménages à l’égard de l’épargne et de la consommation après la pandémie.

Les banques centrales gardent le cap

À partir de mars 2021, de nombreuses grandes banques centrales des marchés développés ont commencé à modifier progressivement l’orientation de leur politique monétaire. La Banque du Canada et la Banque d’Angleterre ont été les premières à s’engager sur la voie de la normalisation en réduisant leurs achats d’obligations, tandis que la Réserve fédérale annonçait avoir entamé des discussions au sujet de du ralentissement de ses programmes d'acquisition de titres à l’occasion de sa réunion de juin.

Les grandes banques centrales pays développées ne devraient pas augmenter leurs taux à l'horizon cyclique
L’inflation atteint un point d'inflexion

En ce qui concerne les perspectives, nous continuons de penser que la Fed commencera à réduire progressivement le rythme de ses achats mensuels plus tard cette année, pour y mettre fin d’ici le T3 de 2022. S'agissant du moment de l’annonce, nous estimons toujours que la date la plus probable est la réunion de décembre de la Fed, mais n'excluons toutefois pas qu'elle puisse être effectuée dès septembre. Si l’actuelle flambée d’inflation américaine n'est très probablement que passagère, la Fed pourrait néanmoins décider de gérer le risque d’une accélération indésirable des anticipations d'inflation en avançant légèrement ses plans de retrait des achats d'actifs. Cela lui permettrait également de mieux ajuster ses perspectives de hausse des taux directeurs, au cas où la hausse de l’inflation américaine s’avérerait plus durable.

À l’inverse, la BCE continuera probablement d'acheter des actifs (mesure également appelée « assouplissement quantitatif ») sur l’ensemble de notre horizon cyclique. Elle pourrait certes procéder à de légers ajustements de ses programmes, mais nous pensons que la probabilité qu’elle atteigne son objectif d’inflation d’ici 2022 est faible. Par conséquent, la mise en œuvre d’une trajectoire et d’une stratégie précises visant à mettre fin aux achats d’actifs devrait intervenir sur notre horizon séculaire (et non cyclique).

Enfin, malgré les modifications anticipées au niveau des programmes d’assouplissement quantitatif des banques centrales des MD, il est selon nous peu probable que celles-ci commencent à relever leurs taux directeurs sur notre horizon cyclique. En effet, nous sommes d'avis que les banques centrales du Canada, de Nouvelle-Zélande et d’Australie devraient prendre l’initiative des premières hausses de taux au T1 de 2023, suivies par la Fed et la Banque d’Angleterre au 2e semestre 2023. La BCE, qui a eu plus de mal à atteindre son objectif d’inflation de 2 % au cours de la dernière décennie, devrait quant à elle augmenter ses taux beaucoup plus tard, tandis que la Banque du Japon reste aux prises avec des tendances déflationnistes.

Similaire

Recommandations d'investissement

Nos perspectives macroéconomiques et de marché étant très similaires à nos conclusions de mars, nous n’avons pas apporté de changement significatif à nos portefeuilles modèles. Dès lors que nous identifions peu d’opportunités à forte conviction et que les valorisations nous semblent globalement élevées, nous pensons qu’il est judicieux de se montrer patient et de se concentrer sur le maintien de la liquidité et de la flexibilité de nos portefeuilles pour pouvoir réagir aux événements et saisir les opportunités qui se présenteront à nous.

Les perspectives restent très incertaines, notamment en ce qui concerne les risques haussiers et baissiers au niveau de la croissance et de l’inflation, le début de la réduction des achats d’actifs en dehors des États-Unis et la diminution, probable, des acquisitions de la Fed plus tard cette année.

La réduction des mesures de politique budgétaire accentue l’incertitude entourant les perspectives économiques
L’inflation atteint un point d'inflexion

Toute prévision est par nature incertaine. Mais à l’heure actuelle, l’ampleur inédite des perturbations et de la reprise liées au Covid-19 rend très difficile la lecture des données reçues. De plus, une éventuelle discussion relative à une réduction des achats de la Fed – même soigneusement communiquée – pourrait perturber le marché, surtout dans les secteurs à spreads dès lors que les marchés de taux mondiaux ont déjà connu une volatilité importante. Cela dit, les réactions aux annonces de réduction des programmes d'achats de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre intervenues plus tôt cette année ont été modérées. En outre, les conditions actuelles aux États-Unis sont très différentes de ce qu’elles étaient en 2013. À l’époque, l’annonce d’une diminution des achats de la Fed avait surpris les investisseurs alors qu'aujourd’hui nous discutons depuis des mois du calendrier de la fin de l’assouplissement quantitatif. En outre, la Fed a déclaré qu’elle n’augmenterait ses taux que très lentement. À minima, la diminution des achats d'actifs accentue l’incertitude des perspectives. Par ailleurs, le ralentissement de l’assouplissement quantitatif aux États-Unis et dans le monde ne facilitera pas le transfert des risques sur les marchés concernés.

Sensibilité aux taux et courbe des taux

En termes de sensibilité aux taux, nous ne prévoyons que peu de changements et devrions conserver une légère sous-pondération par rapport à nos indices de référence. Si nous revenons sur les 18 derniers mois, en termes de sensibilité aux taux américains et mondiaux, nous sommes passés de rendements très faibles au plus fort du choc pandémique à une augmentation subséquente des rendements - et de la volatilité associée - tandis que les marchés intégraient l’efficacité des vaccins et la reprise économique aux cours. À la mi-juin, nous sommes quelque peu en dessous de la fourchette d’environ 1,5% à 2,0% que nous anticipons pour les bons du Trésor américain à 10 ans au cours des prochains mois et nous prévoyons de sous-pondérer légèrement la sensibilité aux taux tout en surveillant la corrélation avec d’autres positions dans nos portefeuilles.

Nous devrions également initier une position sur la pentification de la courbe, conformément à notre biais structurel de longue date et afin de disposer d'une source de revenus. Nous continuons de penser que les banques centrales s'efforceront d'ancrer la partie courte de la courbe, même s'il existe un potentiel de rendements supérieurs à plus long terme au regard des inquiétudes accrues en matière d’inflation. À notre avis, étant donné que la Fed emprunte une trajectoire de resserrement très lente, la courbe représente un moyen très liquide de positionner les portefeuilles pour tirer parti des préoccupations croissantes entourant l'inflation, et une position diversifiée à l’échelle mondiale misant sur la pentification des courbes d'obligations souveraines européennes, britanniques et japonaises nous semble judicieuse. Comme indiqué dans les commentaires ci-dessus concernant la sensibilité aux taux, nous serons attentifs à la corrélation entre les positions de courbe et les autres positions à risque de nos portefeuilles.

Crédit

Nos portefeuilles de spreads devraient être globalement surpondérés, les allocations actuelles aux titres adossés à des prêts hypothécaires américains hors agences et à d’autres titres adossés à des actifs constituant une composante essentielle du positionnement sur les spreads. Nous sommes toujours d’avis que les prêts hypothécaires hors agences sont attrayants par rapport aux obligations d'entreprises cash et offrent des profils de risque favorables. Une offre limitée est également positive.

Au regard des faibles rendements des emprunts d'État et de la baisse des coûts de couverture pour les investisseurs étrangers, la demande d'obligations d'entreprises devrait rester soutenue.
L’inflation atteint un point d'inflexion

Dans le segment des obligations d'entreprises, nous estimons qu’un resserrement significatif des spreads est peu probable, compte tenu des valorisations corrigées en fonction de l’endettement des émetteurs. Ces titres pourraient toutefois également bénéficier d'une demande importante et continue, même en cas de compression des spreads, compte tenu des rendements très limités des emprunts d'État. En outre, une baisse des coûts de couverture pour les investisseurs étrangers pourrait continuer à soutenir le crédit américain.

Les indices de dérivés de crédit devraient selon nous représenter le principal moyen de générer un bêta de crédit et, dans les portefeuilles généralistes, nous chercherons à limiter les positions sur les obligations d'entreprises cash aux émetteurs bénéficiant des plus fortes convictions identifiés par notre équipe mondiale d’analystes crédit. Dans le cadre des mandats de crédit spécialisés, la sélection de valeurs individuelles devrait également demeurer un important moteur d’alpha, avec un accent probable sur la finance, les titres cycliques, les secteurs liés au logement et les valeurs liées à la reprise post-Covid-19.

Nous visons une position neutre à sous-pondérée sur les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) émis par des agences, compte tenu de leurs valorisations élevées, du manque de portage ou de génération de revenus et d’une baisse imminente des achats d’actifs de la Fed, susceptible de compliquer l’intermédiation des MBS.

Obligations indexées sur l'inflation

Une diminution des achats de la Fed affecterait également les marchés des bons du Trésor américain protégés contre l'inflation (TIPS). Étant donné les valorisations actuelles et les considérations relatives à la liquidité, nous prévoyons de conserver un positionnement relativement neutre sur les TIPS. Toutefois, dès lors que le prix de la couverture contre les hausses inattendues de l'inflation demeure raisonnable, la surpondération des TIPS pourrait rester judicieuse dans certains portefeuilles.

Devises et marchés émergents

Nous continuons de privilégier la sous-pondération du dollar américain – avec prudence – par rapport aux devises du G-10 liées aux matières premières et à certaines devises des marchés émergents. Cette position reflète la combinaison des prévisions relatives à l’expansion mondiale en cours (les devises des petites économies ouvertes étant appelées à bénéficier de la reprise cyclique actuelle), aux valorisations, à l’approche de la Fed - beaucoup plus patiente qu’à l’habitude - ainsi qu’à un possible resserrement de la politique monétaire un peu plus rapide dans les autres régions.

Nous identifions des opportunités au niveau de la sous-pondération du dollar américain et d'une sélection d’obligations locales et externes des marchés émergents.
L’inflation atteint un point d'inflexion

Outre les devises, nous espérons trouver des opportunités intéressantes au sein des obligations émergentes locales et externes. Nous adopterons toutefois une approche prudente car la pandémie de COVID-19 continue de poser des problèmes dans les pays émergents.

Actions

À notre avis, la valorisation des actions est désormais correcte. La prime de risque des actions américaines s’établit à 3,5 %, ce qui est conforme à la moyenne de l’expansion en milieu de cycle. Les bénéfices étant sans cesse révisés à la hausse, nos portefeuilles d’allocation d’actifs continuent de surpondérer les actions. Compte tenu des valorisations, nous mettons désormais l’accent sur la sélection de secteurs et de titres d’entreprises susceptibles de profiter de la poursuite de la réouverture du secteur des services, ainsi que sur les valeurs cycliques de secteurs bénéficiant d'un soutien séculaire et disposant d’un pouvoir de fixation des prix ainsi que de barrières à l'entrée, comme les semi-conducteurs, les technologies d’automatisation et les industries vertes.

Matières premières

La forte demande mondiale a entraîné une hausse significative des prix des matières premières. Nous pensons toutefois que la hausse des cours au comptant va ralentir à l’avenir, car la couverture des producteurs plafonne progressivement les prix à plus long terme. Le roll yield positif, globalement proche de son plus haut sur 20 ans, sera important pour les rendements futurs. (Le roll yield est le rendement obtenu lorsqu’un contrat de futures à long terme est « reconduit » sous la forme d’un contrat à plus court terme à l’approche de son expiration.)

Processus d’investissement actif de PIMCO

Les idées sont notre carburant, depuis des décennies

À propos de nos forums

Le processus d’investissement de PIMCO, peaufiné depuis plus de cinquante ans et testé dans la quasi-totalité des environnements de marché, se fonde sur nos Forums séculaires et cycliques. Quatre fois par an, nos spécialistes de l'investissement venus du monde entier se réunissent pour débattre de la situation sur les marchés mondiaux et de l'économie mondiale, ainsi que pour identifier les tendances qui auront, selon nous, d'importantes implications en termes d'investissement.

Lors du Forum séculaire, qui se tient une fois par an, nous nous concentrons sur les perspectives des trois à cinq prochaines années, ce qui nous permet de positionner les portefeuilles pour qu'ils profitent des évolutions et des tendances structurelles de l'économie mondiale. Parce que nous pensons que la diversité des idées favorise la performance des investissements, des intervenants prestigieux (économistes lauréats du Prix Nobel, responsables politiques, investisseurs et historiens) sont invités à apporter des perspectives précieuses et pluridimensionnelles à nos débats. Nous bénéficions également de la participation active du Conseil consultatif mondial de PIMCO, une équipe d’experts de renommée mondiale en matière économique et politique.

À l'occasion des Forums cycliques, qui sont organisés trois fois par an, nous nous intéressons aux perspectives des six à douze prochains mois, en analysant les dynamiques économiques des grands pays développés et émergents. Notre objectif est d'identifier les éventuels changements de politique monétaire et budgétaire, de primes de risque ou de valorisations relatives, qui constituent autant d'éléments qui influencent le positionnement des portefeuilles.

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Les performances passées ne constituent pas une garantie ou un indicateur fiable des résultats futurs.

Tout investissement comporte un risque et peut perdre de la valeur. L'investisseur sur le marché obligataire s'expose à certains risques au nombre desquels un risque de marché, de taux, de signature, de crédit, d'inflation et de liquidité. La valeur de la plupart des obligations et stratégies obligataires est affectée par les variations de taux d'intérêt. Les obligations et les stratégies obligataires assorties de sensibilités plus longues ont tendance à être plus sensibles et plus volatiles que celles qui affichent des sensibilités plus courtes. De façon générale, les prix des obligations chutent quand les taux d'intérêt augmentent, un risque renforcé par les contextes de taux d'intérêt bas. La réduction des capacités des contreparties obligataires peut contribuer à un assèchement de la liquidité sur le marché et à une volatilité accrue au niveau des prix. La valeur des investissements obligataires peut être supérieure ou inférieure à leur coût d'achat à la date de cession. Les titres adossés à des crédits hypothécaires ou à des actifs peuvent s’avérer sensibles aux variations de taux d’intérêt ou au risque de remboursement anticipé et, même s’ils sont généralement soutenus par un gouvernement, un organisme public, ou un garant privé, il n’y a aucune assurance que celui-ci pourra respecter ses obligations. Les obligations de sociétés sont assujetties au risque de non-paiement du capital et des intérêts par l'émetteur, ainsi qu'à la volatilité des cours liée à certains facteurs tels que la sensibilité aux taux d'intérêt, la perception de la solvabilité de cet émetteur par le marché et la liquidité boursière dans son ensemble. Les obligations indexées sur l'inflation (OII) émises par un gouvernement sont des titres à revenu fixe dont la valeur de remboursement est ajustée périodiquement en fonction du taux d'inflation. Les OII perdent de la valeur lorsque les taux d'intérêt réels augmentent. Les Treasury Inflation-Protected Securities (TIPS) sont des OII émises par le gouvernement américain. L'investissement dans des titres libellés en devise étrangère et/ou domiciliés à l'étranger peut entraîner des risques plus élevés en raison des fluctuations de change et des risques économiques et politiques potentiellement plus élevés dans les marchés émergents. Les taux de change peuvent fluctuer sensiblement sur de courtes périodes et réduire les performances d'un portefeuille. La valeur des actions peut baisser en fonction des conditions générales de marché, économiques et sectorielles réelles ou perçues. Les matières premières comportent des risques accrus, parmi lesquels les risques de marché, politiques, réglementaires et environnementaux, et peuvent ne pas convenir à tous les investisseurs.

Les déclarations concernant les tendances des marchés financiers ou les stratégies de portefeuille se fondent sur les conditions de marché actuelles, qui peuvent fluctuer. Rien ne permet de garantir que ces stratégies d’investissement fonctionneront dans toutes les situations du marché ni qu’elles conviendront à tous les investisseurs. Chaque investisseur doit évaluer sa capacité à investir dans une optique à long terme, surtout en période de repli du marché. Il est recommandé aux investisseurs de consulter leur professionnel de l'investissement avant de prendre toute décision en matière d'investissement. Les perspectives et stratégies sont sujettes à modification, sans notification préalable.

Les prévisions, estimations, ainsi que certaines informations contenues dans le présent document s'appuient sur des recherches internes et ne doivent nullement être considérées comme un conseil d'investissement ou une recommandation relative à quelque valeur mobilière, stratégie ou produit d'investissement que ce soit. Rien ne garantit que les résultats seront atteints.

L'alpha mesure la performance ajustée du risque, soit l'écart entre la volatilité (risque de cours) d'un portefeuille et sa performance ajustée du risque par rapport à un indice de référence. Autrement dit, l'excédent de rendement par rapport à cet indice de référence constitue l'alpha.

De manière générale, PIMCO fournit des services à des institutions qualifiées, à des intermédiaires financiers et à des investisseurs institutionnels. Les investisseurs individuels doivent contacter leur propre professionnel de la finance pour déterminer les options de placement les plus appropriées à leur situation financière. Ce document contient les opinions du gérant, lesquelles sont sujettes à modification sans notification préalable. Le présent document est distribué à titre d'information uniquement et ne doit nullement être considéré comme un conseil en investissement ou une recommandation relative à quelque valeur mobilière, stratégie ou produit d'investissement que ce soit. Les informations contenues dans ce document proviennent de sources réputées fiables, mais ne sauraient être garanties. Aucune partie de ce document ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit et il ne peut y être fait référence dans aucune autre publication sans permission écrite expresse. PIMCO est une marque d’Allianz Asset Management of America L.P. aux États-Unis et ailleurs. ©2021, PIMCO.